L a source du Rio Aurin (Sabiñanigo ) Aragon.

La source du Rio ( Aurin Aragon ),

 

La Sierra de Partacua est une gigantesque barrière dont les faces nord et sud sauvages et déchiquetées se dressent en rempart, verrouillant à l’est la vallée de Téna et la vallée de Canfranc à l’ouest par le massif de la peña Collarada.

Ce versant inconnu, offre le spectacle d’une étonnante beauté aux amateurs de solitude. Au nord de Sabiñanigo, dans l’échangeur, une petite route remonte plein nord et parallèlement, le rio Aurin roule lentement les galets de la vallée d’Acumuer. Au-dessus, le village du même nom est interdit aux véhicules, et dans ce village d’un autre âge, dont le clocher émerge des maisons grises, le berger qui garde ses chèvres parmi les genêts sauvages, nous renvois un geste amical. Une chaine ferme ici la piste à la circulation , ce qu’il nous aura fallu plus de 2 heures supplémentaires pour atteindre son terminal réduisant ainsi notre objectif.

Les versants de cette vallée sont peuplés de pins, cette piste se dessine au départ par de nombreux cerisiers et les cultures en terrasses ont disparu sous les épineux jaunes. La piste est longue, mais la chaleur matinale la rend plus odorante, senteur des pins et du thym fleuri. L’aubépine et les fleurs printanières se côtoient parmi les nombreuses cabanes de pierres. Vers 1500 m le rio Aurin descend en gradins, rappelant les Grados de Soaso dans le canyon d’Arazas. Une immense cascade nous annonce la fin de la piste, et c’est un ressaut que nous devons franchir, raide parmi les buis. Au- dessus de cette cascade, le sentier longe le torrent et le défilé s’élargit.

Nous venons d’entrer dans le domaine de la haute montagne, cirque grandiose aux falaises vertigineuses, avec à notre gauche les peñas Somaca baja et alta, la peña Rétona, à notre droite, Las Torrès de pars leurs formes, ensemble de falaises déchiquetées, ruiniformes. L’effondrement de cet ensemble ayant constitué un nouveau ressaut.

Au fond du cirque de Ribéra de las Canalès, c’est là que le rio Aurin prend sa source par de longues cascatelles descendant des falaises et grossi par celle du déversoir du lac de Bucuésa situé bien au-dessus de ce cirque. Tel était notre objectif. Là, tranquille, le rio musarde lentement, tout doucement parmi les boutons d’or, les gentianes et les asphodèles. Le bleu, le jaune, triomphants sur le vert de ce cirque. Le rio si paisible devient ensuite torrent, prend toute sa force, sa puissance en franchissant le ressaut, de cascades en gradins. Il franchit le défilé en torrent furieux pour chuter en immense cascade dans un vacarme assourdissant dans le fond de la vallée.

Il y avait ici un grandiose ’ spectacle géologique’ (F. Schrader ) agrémenté d’un jardin sauvage fait d’eau et de roches. Nous pensions déjà à la longue piste du retour, celle qui nous a empêché d’aller plus haut et au retour tardif. Aurions- nous put franchir la verticalité de ce cirque ? L’itinéraire semblait évident par la droite, alors que sur la carte Alpina le sentier était sur la gauche. Nous avons donc renoncé, l’itinéraire étant enneigé même en cette période. Nous y retournerons dans une période plus avancée, et en arrivant la veille à Sabiñanigo, afin d’avoir un peu plus de recul.

 

Georges.