Le pic Tortiellas 2364 m (Aragon )

Nous étions 3, Mireille, Gérard et moi.
Nous étions 3, Mireille, Gérard et moi.

Nous étions 3, Mireille, Gérard et moi, partis pour reconnaitre un secteur bien peu fréquenté que représente le versant sud Aragonais où des pics frontaliers bornent le paysage dans l’axe de la vallée d’Aspe, à l’approche du col du Somport.

Impressionnant par sa verticalité, le pic Tortiellas 2364 m, dresse la verticalité de ses murailles au-dessus de la station de Canfranc ( gare ) à tel point que toute ascension semble impossible. Un peu plus loin, c’est à la sortie sud du village de Canfranc, altitude 1000 m. environ, que nous stationnons sur un parking aux nombreux balisages. C’est sur un bon sentier que nous suivons et monte plein nord parmi les pins et les buis et qui permet d’accéder au GR11.1 que l’on ne quittera plus jusqu’à l’altitude 1900 m : carrefour de 4 sentiers. Laissant à droite la bergerie de Garbadito, et après avoir traversée différents étages montagnards, le sentier prend fin sur un immense plateau pastoral occupé par la bergerie dite Lècherines Alto . Comme une frontière invisible, le paysage se métamorphose, devant nous se présente un paysage de haute montagne, une chaine de sommets effilés aux murailles verticales dans un univers minéral blanchi, brulé par les neiges et le soleil. Arrêt sur ce plateau à 1900 m. Dans ce paysage tourmenté, les cairns prennent ici la relève Un panneau nous indique vers l’ouest le refugio militar Lopez Luci sur le GR11.1, dont l’accès s’établit par le col de la Magdaléna. Le problème pour y parvenir, c’est que cette route d’altitude depuis le village d’Aratorès est interdite à la circulation. Dommage, car cela nous auraient considérablement réduit la dénivellation. A droite, vers l’est, le topo nous signale l’existence de la grotte glacée dite de Lécherines à 2095 m. Un jour peut-être !

C’est plein nord que nous nous dirigeons. Une élégante et fine aiguille de calcaire nous désigne ici le passage qui rejoint un ressaut dans ce paysage déchiqueté aux pierriers croulants à l’intérieur. Cette montée malgré tout facile dans les éboulis, dispense une vue fabuleuse sur les parois de la face sud des pics frontaliers de la Haute Vallée d’Aspe. Dans la paroi qui borde le vallon sur notre gauche, sur le haut d’une raillère, un trou béant : une grotte glacée à 2150 m, dont aucune carte ne mentionne, mais le topo nous indique que si on dispose d’une torche, on peut admirer 3 stalagmites de glace. La suite demande des techniques qui sortent du cadre de notre sortie. Nous abandonnons toute tentative de visite : forte pente sur des éboulis instable. Tout proche de la grotte, le col de la Gargante de Borau 2284 m. est en vue, et c’est là maintenant que nous posons nos sacs après avoir atteint notre objectif.

La visite de cet ensemble constitue une belle randonnée dans un secteur d’une grande et sauvage beauté, tels les pics de Rigüelo, de Lécherines, appelé aussi pic de Borau 2567 m. Tortiellas 2338 m ainsi que les majestueux mallos de Lécherines, rappelant ceux de Riglos, dominants de ses hautes murailles rougeâtres le cirque que nous dominons en ce moment. Devant nous au nord, dans le fond du cirque de Tortiellas gît un lac asséché, attendant les nouvelles pluies de l’automne pour renaître à nouveau. Derrière, non visible, la station de skis de Candanchu. Nous pouvons définir l’itinéraire parmi les éboulis qui monte au pic Tortiellas sans aucune difficulté, redescendre à un petit col, pour rejoindre ensuite le chemin emprunté à la montée. Retour et petit arrêt au plateau côté 1900 m.Au cours de notre descente, nous pouvons apercevoir à l’est la masse imposante de la Péña Collarada dominant de ses 2886 m la vallée de Canfranc, ainsi que le vallon de Ip, conduisant à son lac.Retour avec un arrêt dans une venta au col du Somport.

 

Georges.