Le soum de Counée 1361 m.

Le Soum de Counée.

Nous étions nombreux à répondre présent malgré une météo peu encourageante Au plateau du Bénou, les paysages longtemps enneigés évoquent la haute montagne malgré la faible altitude des sommets. Alors que la neige tombait nous avons emprunté un itinéraire peu habituel pour rejoindre le belvédère où gisent sous la neige les « Cercles de Pierres ». nous avons observé une pose dans un but contemplatif car c’est à cet endroit que le regard accrochait le paysage. De notre balcon le paisible Arriu Tort dévoilait ses méandres dans l’immense plateau du Bénou, sous l’œil vigilant du vieux volcan de Latécouère. Alors que village de Bilhères en Ossau accroché à la solane, gisait sous un manteau de neige, le village de Bielle un peu plus bas, découvrait ses toitures dans la douceur de sa verte vallée. Nous avons repris notre marche et avancions lentement alors que les repères s’éffacaient

A la dure montée, dans la forêt de sapins , le regard se posait sur les branchages croulants sous le poids de la neige. Tout devenait féèrique. La neige avait enfin cessé de tomber et avait brutalement fait place à un soleil radieux. La lente progression s’effectuait maintenant au-dessus de la forêt. Fraichement tombée, cette neige était belle et lumineuse, bonne comme nous aimons l’entendre crisser sous les raquettes, ni lourde ou mouillée.

Le col de la Hount Barrade était bien en vue, mais la blancheur uniforme faussait toutes distances. Dans les replis du terrain, l’accumulation de la neige fraichement tombée était importante, nous obligeait à nous arrêter souvent ralentissant ainsi notre avance. A tour de rôle nous prenions le relais pour faire la « trace » ( dans le langage des skieurs ) .

Nouvel arrêt au col entre le Soum de Counée et le pic Barsaut. Séduit par le calme et l’isolement de ce paysage, nous nous sommes laissé glisser vers cette immensité de neige vierge afin de rejoindre la cabane de Castillou si proche et peinte en blanc était difficilement apercevable. Le décor spectaculaire et tourmenté, nous obligeait à louvoyer pour éviter les nombreuses dolines. Elle était cernée de corniches que le vent avait façonnées. Sous ce soleil éblouissant, tout n’était que beauté, harmonie des formes et des lignes. L’ endroit était magique et nous ne sommes pas allés plus loin. Après avoir mangé à la cabane, nous avons profité pleinement de cette journée ensoleillée .Comme il restait encore un peu d’énergie, certaines avaient préférées le retour par le Soum de Counée. Le rendez-vous avait été pris au col de la Hount Barrade. Jonction et retour, marche silencieuse où chacun devait dialoguer avec la nature ou avec lui-même, parfois une glissade, parfois un juron. Devant nous, la longue muraille oblique du Moulle de Jaout présentait son arête dentelée face à la blancheur étincelante du Soum de Pale. A droite au sud, le pic de Gerbe dressait sa fière pyramide, alors que le Luriole hérrisait ses pointes rocheuses. Derrière la crête de la Sède de Pan, de gros nuages menaçants roulaient et bousculaient sur son passage le sommet du Montagnon de Bielle. Rabotée et emportée par le vent, la neige volait, tourbillonnait en scintillant sur les arêtes de l’Ourlène et du Roumendarès. Retour au Plateau du Bénou, retour au parking, dernier coup d’œil, dernier regard, regard mélancolique, alors que le soleil décline à l’ouest au col de Marie Blanque.

 

Georges.