Les mallos de Riglos 966 m (Aragon )
Les Mallos de Riglos 966 m.
C’est toujours avec le même engouement et le même groupe que nous nous sommes rendus dans un secteur appelé ‘’ El reino de los mallos ‘’ qui comprend les sierras de Riglos, de Gratal, de Loarre et de Santo Domingo. Un secteur où en saison estivale se concentre les adeptes de l’escalade, de rafting, d’hydro speed, de kayak, de canyonning , de vtt, et sans oublier bien sûr les randonnées. Dans ce secteur, 11 sentiers PR dont 1 GR la route romane pour les amateurs d’art. Au village de Murillo de Gallego, s’est sans surprise que l’on voit les bus déverser leurs flots de sportifs pour goûter aux sensations fortes des eaux vives du rio Gallego.
C’est à l’entrée du pont de’ Puente la reina ‘ de Jaca, carrefour de la vallée d’Echo, sur la route de Pampelune, qu’il faut tourner à gauche en direction de la ville de Huesca. Aussitôt, le paysage se transforme et la route devient sinueuse, traverse des forêts de pins. Voilà le col de Puerta de Santa Barbara qui laisse sur le bord, un superbe ermitage à 864 m, traverse de nombreux ‘’ pardina deshabitada ‘’pour atteindre l’immense lac de retenu ‘’l’embalse d’a Peña ‘’. Un pont en fer permet de le traverser. A l’entrée, quelques maisons qui semblent inhabitées, un refuge gardé et l’ermitage de Peña. Sur l’autre rive, débute le défilé de Peña (la foz d’a Peña ), où se jette les eaux furieuses du rio Gallego. Ce défilé est formé par l’abaissement et la fin de la Sierra de Santo Domingo à l’ouest et les mallos de Riglos sur l’autre rive à l’est.
Dans le défilé où toutes les voies se côtoient, la route, le rio Gallego, et sur l’autre rive dans le flanc est, la ligne de chemin de fer Canfranc / Huesca qui longe le lac de Peña et opère un virage à 90° pour serpenter à la verticale des eaux vives du rio Gallego dans le défile. De la fenêtre des wagons, les voyageurs nous envoient des gestes amicaux et dans le fond du rio, on aperçoit une concentration de kayaks évoluant dans les eaux en furies. Nous entrons dans le monde du sport, dans ‘’El Reino de los Mallos ‘’, la mecque de ‘ Descenso Aguas Brava ‘ que nous traversons laissant tout là- haut son église forteresse et son village dominant la plaine , le défilé et les mallos de Riglos sur l’autre rive. C’est au pont que nous traversons un peu plus loin que se termine le défilé, et que nous empruntons la route la route de Riglos.
Riglos , petit village aux façades blanches aux toits de tuiles rouges, resserre ses maisons aux pieds des monolithes aux tons rouges au lever et coucher du soleil. Ces ‘ chandelles ‘ brulées par le soleil constituent le centre de l’escalade extrême où l’on peut voir les cordées qui s’élancent sur le Fire , le Pison, ou le Visera, d’une hauteur démesurée, où l’on se sent très petit, écrasé, lorsque l’on se trouve à leurs bases. Mais le seigneur incontesté reste le mallos Pison, mais leurs conquêtes fût maintes fois dramatiques. Un monument à l’entrée du village de Riglos rappelle aux visiteurs la longue liste des victimes. Aujourd’hui les accidents sont rares, le matériel, les cordes , et les techniques d’escalade ayant évolués. Les camps de toile aux pieds des mallos ont disparu, un refuge tout neuf a été construit, les fourgons et les camping-cars ont maintenant envahi les 3 parkings du village.
Tout en haut du village, vers l’église, une piste part vers l’est en laissant sur la droite les jardins des habitants, elle conduit au ‘ Mirador de los Buitres’ qui rejoint ensuite le col de Santa Roma. Ici, les vautours en ont fait leur sanctuaire et un panneau signale que les vautours nichants dans les parois sont protégés. Qu’on se le dise….Bifurcation où nous suivons le balisage, un sentier caillouteux s’élève rapidement parmi les buis et les pins. Le village disparait à nos yeux derrière les falaises. La plaine nous dévoile à l’infini toutes ses beautés, les parcelles d’oliviers, d’amandiers, les méandres du roi Gallego et les ruines du château de Marcuello sur le PR1 qui conduit plein nord par une large piste à la Foz de l’Escalette sur les berges du lac de Peña, réputée pour l’escalade et le canyoning. C’est au bout d’une heure que nous atteignons le point culminant, sorte de petit plateau aux fleurs printanières. Tout proche , une cabane semble abandonnée, les terres ne sont plus cultivées. A quelques dizaines de mètres, le bord, le vide qui semble vous attirer. La prudence vous impose de ne pas vous approcher trop près du bord, mais vous conseille de ‘ survoler ‘ le paysage jusqu’à l’infini et de laisser opérer la magie. Cette fois, nous ne sommes pas allés rejoindre le sommet de Santa Roman à 1179 m tout proche, d’un pas curieux, comme la dernière fois. Maintenant, il est temps de redescendre mais avec prudence, vu la pente et les pierres instables. Plus bas, le sentier se faufile entre le Fire et le Pison, laissant plus à gauche le Visera. C’est le moment et bien l’endroit pour photographier le gigantesque. A leurs bases nous nous arrêtons pour observer les jeunes cordées à l’entrainement. La piste qui longe les mallos, nous ramène au village pour boire le verre de l’amitié au refuge de Riglos qui appartient lui aussi comme celui d’Alquézar à la Fédération Aragonaise de Montagne. Retour en France.
Georges.